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mon diplôme du lycée ; quand il connut mes succès, il m’embrassa et m’appela son cher enfant. Soudain, d’une pièce voisine, j’entendis le piétinement de pieds nus, et mes petites sœurs, en chemises et bonnets de nuit, accoururent avec des cris joyeux et me grimpèrent sur les genoux. En vain, madame d’Ives, confuse, affirma que c’était là un fait inouï que deux grandes demoiselles (l’une avait huit ans et l’autre dix) osassent se montrer en public dans un pareil déshabillé ; les fillettes ne lui répondirent pas, mais m’entourèrent de leurs petits bras et me couvrirent de baisers. Enfin, je me décidai à demander des nouvelles de Hania.

— Oh ! elle a grandi, répondit madame d’Ives ; elle va venir ; elle doit probablement s’habiller.

Je n’attendis pas longtemps ; au bout de cinq minutes, Hania apparut au seuil de la porte. Je la regardai. Dieu ! quels changements s’étaient opérés pendant ces six