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sortit ensuite, tout rouge, demi-joyeux, demi-ému, et s’assit à côté de moi.

Le cocher fouetta les chevaux, et nous levâmes involontairement la tête ; le visage de Josia nous apparut de nouveau parmi les fleurs, — et de la fenêtre une petite main agita un mouchoir blanc, encore une minute ; — puis la voiture atteignit la rue et m’emporta, ainsi que l’idéal de la pauvre Josia.

C’était le matin, la ville sommeillait encore ; l’aurore éclairait de ses joyeux rayons les fenêtres des maisons endormies ; seul, par instants, un piéton troublait de ses pas pressés l’écho encore assoupi, et les concierges balayaient paresseusement les rues. Il faisait clair et frais, tout était paisible et joyeux, comme d’habitude par un matin d’été. Notre petite voiture, attelée de quatre petits chevaux tatars, rebondissait sur le pavé, comme une noix qu’on tire par un fil. Bientôt, l’air froid de la rivière nous