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sentir l’influence dans la suite. Et alors, bien que mon cœur fût déchiré, je lui dis froidement et cruellement :

— Ne te mets donc pas à pleurer ainsi pour rien, Hania !

Et je m’assis en même temps dans le traîneau.

Mirza dit également adieu à tout le monde. Il courut vers Hania, lui saisit les deux mains et se mit à les couvrir de baisers, quoiqu’elle résistât de toutes ses forces. Il sauta enfin dans la voiture. Mon père cria : « En avant ! » Le prêtre nous bénit d’un signe de croix. Les chevaux s’élancèrent, les grelots tintèrent et la neige craqua sous les patins du traîneau.

— Vaurien ! brigand ! m’invectivais-je en moi-même. C’est ainsi que tu as dit adieu à ton Hania ! Tu n’as su lui dire que des sottises, tu as outragé ses larmes, dont tu n’es pas digne — des larmes d’orpheline !

Je me mis à pleurer comme un petit