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plaisir ma tasse de bouillon, pour la punir de m’avoir causé une telle déception. Madame d’Ives témoigna aussi l’espoir que d’aussi bons jeunes gens étudieraient sagement, ce à quoi Mirza répondit que le souvenir de ses papillotes lui donnerait force et patience. Mais Hania ne paraissait toujours pas.

Pourtant le supplice ne devait pas durer jusqu’à la fin. Comme nous nous levions de table, Hania sortit du cabinet, encore à moitié endormie, toute rose, les cheveux ébouriffés. En pressant sa main, je sentis qu’elle était chaude. Aussitôt l’idée me vint que mon départ était cause de la maladie de Hania, et je composai dans mon cœur toute une scène de sentiment ; cette fièvre pouvait d’ailleurs s’expliquer aussi par ce fait que Hania sortait du lit. Mon père, suivi du prêtre Ludvig, alla écrire les lettres que nous devions emporter à Varsovie, et Mirza sortit sur le perron à la suite d’un gros chien qui