Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

moi le nom de Hania, — en un mot, je déployai une adresse extraordinaire, cette adresse qui permet à un garçon de seize ans de tromper parfois l’observateur le plus avisé.

Je ne fis pas part à Hania de mes sentiments ; je l’aimais, et c’était assez pour moi. Seulement, lorsque nous nous trouvions seuls, j’avais grande envie de me mettre à ses genoux ou de baiser le bas de sa robe.

Mais Sélim cependant riait, faisait de l’esprit et était joyeux pour deux. Ce fut lui qui provoqua le premier sourire de Hania, quand un jour, après le déjeuner, il proposa au prêtre Ludvig de passer au mahométisme et de se marier avec madame d’Ives. La Française, bien que très offensée, et le prêtre ne purent se fâcher contre lui, tellement il les flatta ensuite, et, quand il les regarda de ses yeux magnifiques, l’affaire fut terminée par un léger blâme et un rire général. Dans ses relations avec Hania, on