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les récits exagérés de madame d’Ives. Il est vrai que, depuis la nuit où mes sentiments avaient pris corps, Hania était devenue la première personne de la maison. Mon père se montra assez hostile également à mon projet de donner à Hania la même instruction qu’à mes sœurs.

— Je ne changerai rien, c’est l’affaire de ta mère, me dit-il ; qu’elle décide comme elle voudra, c’est de son ressort. Mais il faut penser à ce qui sera le mieux pour cette jeune fille.

— Mais l’instruction, mon père, peut-elle jamais nuire ? Je t’ai entendu souvent dire le contraire.

— Oui, pour un homme, répondit mon père, parce que l’instruction donne à l’homme une position spéciale ; mais c’est une autre affaire pour la femme. Pour elle, l’instruction doit correspondre à la situation qu’elle occupera plus tard. Pour cette jeune fille, il ne faut rien autre qu’une instruction moyenne ;