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avec ma chère orpheline ! Oui, c’était là un éclair, un nouvel éclair, dans mon cerveau. Il me sembla que quelqu’un avait allumé une lumière dans les ténèbres de mon cœur. L’amour profond, mais jusqu’alors fraternel, se teinta à cette lumière d’une couleur rosée et s’embrasa d’une chaleur encore inconnue. Me marier avec elle, avec Hania, avec cet ange de lumière, avec ma chérie, mon adorée !… Et d’une voix faible, imperceptible comme un écho, je répétai ma dernière question :

— Mirza, as-tu perdu la tête ?

— Je fais le pari que tu en es déjà amoureux, répliqua Mirza.

Je ne répondis pas ; mais j’éteignis la lampe et saisissant ensuite un coin de mon oreiller, je le couvris de baisers.

Oui, j’aimais déjà Hania.