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Mirza sauta du lit, tira un paquet de cigares et nous fumâmes, étendus sur notre lit.

Au bout d’un instant, Sélim reprit :

— Veux-tu que je te dise encore quelque chose, Henri ? Je t’envie. Car tu es un homme maintenant.

— Je le pense aussi.

— C’est que tu es tuteur. Ah ! si on me donnait quelqu’un en tutelle !

— Cela n’est pas si facile, et puis, où trouver une autre Hania ?… Mais voilà, continuai-je d’une voix tout à fait convaincue, je pense que je n’irai plus au collège. L’homme à qui sont dévolues de telles obligations ne peut plus aller à l’école.

— Eh !… tu rêves. Est-ce que tu ne vas plus étudier du tout ? Et la Faculté ?

— Tu me connais, tu sais que j’aime étudier, mais le devoir avant tout. Peut-être mon père laissera-t-il Hania venir avec moi à Varsovie…