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âme et y formèrent un chœur harmonieux ! Oh ! comme j’aimais Hania ! Comme je l’aimais, de l’amour d’un frère et d’un protecteur, sans limites ni mesures !

Sans bruit, j’approchai mes lèvres d’une mèche de cheveux et la baisai. En cet acte, il n’y avait rien de terrestre car mon baiser était aussi pur qu’elle.

Mirza tressaillit soudain et sortit de sa rêverie.

— Que tu es heureux, Henri ! chuchota-t-il.

— Oui, Sélim.

Hania ne pouvait cependant pas rester dans une telle position.

— Ne la réveillons pas, mais portons-la dans sa chambre, me dit Mirza.

— Je la porterai seul ; toi, ouvre seulement la porte, répondis-je.

Je pris avec précaution Hania dans mes bras. Bien que je fusse encore jeune, j’étais très vigoureux ; de plus, la jeune fille était