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sultan portait à son turban de véritables étoiles ; le turban était fait de rayons de soleil, et un croissant de la lune le surmontait, car un sorcier l’avait coupé à l’astre des nuits pour le donner au sultan. Celui-ci s’approcha de la sorcière Lala et pleura, pleura, pleura tellement, que ses larmes coulèrent sur la route ; et là où tombait une larme, un lis blanc poussait aussitôt.

» — Pourquoi pleures-tu, sultan Garoun ? lui demanda la sorcière.

» — Comment pourrais-je ne pas pleurer ? répondit le sultan Garoun ; j’ai une fille unique, belle comme l’aurore, et je suis forcé de la donner au noir Diévetz aux yeux de feu qui…

Mirza s’arrêta soudain et se tut.

— Hania dort ? me chuchota-t-il au bout d’une minute.

— Non, je ne dors pas, répondit la voix ensommeillée de la jeune fille.

« — Ne pleure pas, sultan, dit Lala,