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Et je les aimais alors à ce point, que je m’affligeais d’en voir un quitter la chambre ; mais avec la vie reparut mon ancien amour pour Hania. Quand je sortis de ce sommeil, qui avait semblé à tous le prélude du repos éternel, je m’informai aussitôt d’elle.

Mon père me répondit qu’elle se portait bien, mais qu’elle se trouvait avec mes sœurs et madame d’Ives chez mon grand-père, parce que la variole sévissait toujours dans le village ; il ajouta qu’il lui avait tout pardonné, que tout était oublié, et me dit de me tranquilliser. J’en causai encore quelquefois avec ma mère, qui savait que cela m’intéressait plus que tout le reste ; mais elle ne me répondait que vaguement ; elle me dit que mon père avait à me raconter quelque chose qui me ferait plaisir, mais pas tout de suite, et seulement lorsque je serais rétabli, et elle me conseilla de ne pas me tourmenter. En disant cela, elle souriait tristement, et j’avais envie de pleurer de joie.