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mains remuèrent avec tant de soins ma pauvre tête blessée, que je ne ressentis aucun mal.

Depuis lors j’eus toujours ma connaissance, vers le soir seulement un accès de fièvre me reprenait. Je revoyais alors Hania, bien que je ne l’eusse jamais aperçue durant mes heures de calme.

Elle m’apparaissait toujours dans une situation dangereuse ; tantôt un loup aux yeux sanglants se jetait sur elle, tantôt elle était enlevée par Sélim, non pas ressemblant, mais ayant des cornes sur la tête et des poils noirs sur le visage. Alors je criais, ou bien je suppliais très doucement ce loup ou cet homme cornu de ne pas enlever Hania.

Ma mère posait alors sa main sur mon front, et les mauvaises visions s’enfuyaient aussitôt.

La fièvre finit par me quitter, et la mémoire me revint ; mais cela ne veut pas dire que ma santé s’était améliorée ; il me restait une