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matin ; les bougies brûlaient encore sur la table ; je me sentis très mal à mon aise.

Soudain j’aperçus, penché sur mon lit, une personne que je ne reconnus pas tout d’abord, mais dont la vue me fit autant de bien que si j’étais mort et fusse entré au ciel. C’était un visage angélique, saint, tendre, avec des yeux pleins de larmes, qui me donnèrent envie de pleurer aussi. Un éclair de connaissance jaillit en moi, et je murmurai d’une voix faible :

— Maman !

Le visage d’ange s’inclina vers ma main amaigrie, qui reposait immobile sur la couverture, et la baisa. Je voulus me soulever, mais je sentis de nouveau une douleur aux tempes et je ne pus que gémir :

— Maman, j’ai mal !

Ma mère se mit à changer les compresses glacées qui entouraient ma tête ; ordinairement, cette opération me causait de grandes douleurs, mais cette fois les chères et douces