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ma mère, mais je sentis que je perdais de nouveau connaissance. Il me sembla que des chiens noirs et jaunes se mettaient à danser sur leurs deux pattes de derrière autour de mon lit, et je me mis à regarder cette danse ; j’entendais le son d’une flûte rustique et, à la place de la pendule, suspendue devant mon lit, j’apercevais un visage qui tantôt disparaissait, tantôt apparaissait sur le mur.

Ce n’était pas là un manque complet de connaissance, mais une fièvre intense qui m’accablait ; et cet état devait durer longtemps encore. Par instants, je me sentais mieux, et je commençais à reconnaître la figure des gens qui entouraient mon lit : mon père, le prêtre Ludvig, ou bien Kaz, ou encore le docteur Stanislas. Je me souviens qu’au milieu de ces visages, j’avais la sensation qu’il en manquait un ; je ne savais lequel, mais j’en remarquais l’absence.

Une fois, durant la nuit, m’étant assoupi profondément, je ne me réveillai plus qu’au