secondes après, la pointe de mon arme le toucha au front ; il sembla terrible avec la petite ligne de sang qui balafrait sa figure ; cela parut lui donner de nouvelles forces. Il me serra de près et bondit comme un tigre blessé ; la pointe de son sabre voltigea avec une effrayante rapidité autour de ma tête, de mes épaules et de ma poitrine ; j’avais peine à parer ces coups furieux qui m’empêchaient d’attaquer à mon tour. Par moments, nous étions si près l’un de l’autre, que nos poitrines se touchaient presque. Tout à coup, Sélim recula d’un bond, et son sabre siffla près de mon oreille ; mais je parai avec une telle vigueur que durant une seconde la tête de mon adversaire resta à découvert : je ripostai avec une violence capable de lui fendre le crâne en deux… et je sentis alors comme si un coup de foudre me frappait à la tête. Je criai :
— Jésus, Maria !
Et je tombai la face contre terre.