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qu’en moi coule ton sang, le sang de mon aïeul. Sélim a offensé Hania, et cela je ne puis le lui pardonner. Il ne faut pas qu’on puisse dire que quelqu’un de notre race ait laissé offenser une orpheline confiée à nos soins, et ne l’ait pas vengée. Je suis très coupable : je l’aimais et je ne te l’ai pas avoué ; mais je jure que, même si je ne l’aimais pas, je ferais pourtant, pour l’honneur de notre maison, ce que je fais en ce moment. Ma conscience me dit que j’agis noblement, et toi, mon père, tu ne peux t’y opposer. Non, je ne crois pas que tu puisses me défendre de bien me conduire, non je ne le crois pas ! Souviens-toi, Hania a été outragée, j’ai provoqué mon ennemi, j’ai engagé ma parole. Je sais que je ne suis pas majeur, mais est-ce que l’honneur et la noblesse ne sont pas les mêmes pour un mineur que pour un homme mûr ? J’ai provoqué, j’ai donné ma parole, et tu m’as appris souvent que l’honneur est la première des obligations