Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/266

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Puis il se mit à prier tout bas, et acheva enfin à haute voix :

— Et que le fruit de ton sein soit béni ! Amen.

Cela m’ennuyait de rester derrière ces saules, et je résolus de traverser le pont à pas de loup. Mon père me tournait le dos, penché sur l’eau, et, de plus, je le savais un peu sourd. Je m’efforçai donc de marcher tout doucement, mais, par malheur, des poutres mal jointes craquèrent, et mon père se retourna.

— Que fais-tu ici ? me demanda-t-il.

Je devins rouge comme une écrevisse.

— J’étais sorti pour me promener, pour prendre l’air simplement.

Mon père se rapprocha de moi, ouvrit mon paletot, dont j’étais si soigneusement enveloppé, me montra le sabre et les pistolets, et me demanda :

— Et cela, qu’est-ce donc ?

Il n’y avait rien de mieux à faire que d’avouer tout.