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suédois, tatar et turc. L’inscription : « Jésus, Maria » brillait en lettres d’or ; je passai la main sur le fil, il était fin comme un ruban de soie. Les saphirs bleus de la poignée semblaient sourire, comme s’ils imploraient qu’une main vînt les entourer et les réchauffer de sa moiteur.

Ayant achevé de préparer mon sabre, je pris les pistolets, car je ne savais pas quelles armes apporterait Sélim ; je graissai les chiens et les platines et les chargeai soigneusement.

Dehors il commençait déjà à faire moins noir ; il était trois heures.

Je terminai ma besogne, me jetai sur un fauteuil et me mis à réfléchir. De tout ce que j’avais vu et de tout ce que m’avait raconté le prêtre Ludvig, il ressortait clairement que dans toute cette affaire c’était moi le plus coupable. Je me demandai si j’avais accompli d’une façon convenable les promesses contractées au lit de mort de Niko-