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une séparation, qu’il se jetterait à l’eau, s’empoisonnerait ou se tirerait un coup de revolver. Ensuite il se jeta à ses pieds, et finit par obtenir le consentement de la jeune fille ; pourtant, lorsqu’ils se mirent en route, Hania prit peur et, avec des larmes, supplia Sélim de retourner en arrière ; mais il refusa de l’écouter.

Tel avait été le récit fait par le vieux Mirza au prêtre Ludvig, récit arrangé peut-être dans le dessein de montrer les bonnes intentions de Sélim. Prenant tout cela en considération, le prêtre ne partageait pas la colère de mon père, qu’avait irrité l’ingratitude d’Hania. Selon lui, Hania n’était pas ingrate, elle avait seulement glissé dans le sentier de l’amour mondain et coupable, et à ce sujet, il prononça quelques bonnes paroles sur les sentiments mondains ; mais je n’en voulais pas à Hania de cet amour que j’aurais payé de toute ma vie si elle l’avait éprouvé pour moi. Je ressentais pour Hania