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avec sang-froid ; encore une minute, et j’allais atteindre la voiture !… mais soudain un coup de feu retentit ; mon cheval se jeta de côté, puis tomba sur ses jambes de devant. Je le relevai, mais il retomba en arrière, et nous roulâmes ensemble sur le sol.

Je bondis aussitôt et m’élançai à la poursuite des fugitifs, mais en vain ; la voiture s’éloigna de plus en plus, et je ne la distinguai plus qu’à la lueur des éclairs. Elle disparaissait, emportant avec elle mon espérance ; je voulus crier, mais je ne pus ; je n’avais plus de voix. Le bruit des roues s’affaiblissait : je butai sur une pierre et tombai.

Je me relevai au bout d’un instant.

— Ils sont partis ! ils se sont sauvés ! répétais-je, sans savoir ce que je disais.

J’étais seul, impuissant, sans aide… Ce démon de Mirza m’avait vaincu. Oh ! si Kaz n’avait pas accompagné mon père !… si nous nous étions mis tous les deux à la poursuite de