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de la forêt ; mais je m’aperçus en même temps, avec terreur, que mon cheval soufflait de plus en plus, et que son galop se ralentissait. Je me mis de nouveau à le cravacher. Derrière la forêt s’étendait une grande plaine sablonneuse que je pus prendre sur le côté, mais qui se trouvait en travers de la route de Sélim. Cela avait dû retarder sa fuite.

Je levai les yeux au ciel :

— Mon Dieu ! fais que je les atteigne, et ensuite, tue-moi si tu veux ! m’écriai-je avec désespoir.

Ma prière fut entendue. Un éclair sanglant illumina soudain le ciel et, à sa lueur, j’aperçus non loin de moi une calèche qui s’éloignait. Je ne pouvais encore distinguer les personnes, mais il était certain que c’étaient eux. Un demi-kilomètre à peine nous séparait, et la voiture n’allait pas très vite, car cette obscurité et la route détrempée par la pluie, forçaient Sélim à avancer avec précaution.

Un cri de fureur et de joie sortit de