Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

toujours respectés chez nous ; on pouvait en appeler auprès du maître et de la maîtresse, mais on ne se serait pas permis de s’y opposer sans ordre supérieur ; l’aîné était considéré comme « jeune seigneur » depuis sa naissance ; et les domestiques, de même que les cadets de la famille, lui devaient le respect, et il en jouissait durant toute sa vie. « Ainsi se maintient la famille », disait souvent mon père ; et, en effet, grâce à cet usage, le consentement de bon gré, bien que fondé sur aucun acte légal, qui donnait à l’aîné la plus grande partie de l’héritage, s’était conservé depuis les anciens temps. C’était une tradition, léguée de génération en génération. Les domestiques s’étaient habitués à me regarder comme le futur seigneur, et le défunt Nikolaï lui-même, à qui tout était permis et qui pouvait m’appeler par mon nom, ne pouvait s’opposer à l’usage établi.

Maman tenait dans la maison une petite