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« Ô imbécile ! » me dis-je.

Et je me dirigeai du côté d’où était venue la voix. Il n’y avait personne.

Le jardin se terminait par un treillage derrière lequel passait une route allant aux étables à moutons. Je grimpai sur le treillage et regardai au dehors ; la route était déserte ; seul Ignace, le garçon de ferme, surveillait les oies qui mangeaient près de la clôture.

— Ignace !

Ignace leva son chapeau et accourut vers moi.

— Tu n’as pas vu la demoiselle ?

— Je l’ai vue. Elle vient de passer.

— Comment ? Où allait-elle ?

— Vers la forêt, avec le jeune seigneur de Khojéli. Ils couraient à perdre haleine.

Mon Dieu ! Hania s’était enfuie avec Sélim !

Un nuage passa devant mes yeux ; ensuite une pensée traversa mon cerveau comme un éclair : je me rappelai l’agitation de Hania, la lettre que je lui avais vue entre les