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tout le monde, et qu’à la première occasion je ferai fouetter durement ton envoyé. Toi-même, tu ne viendras plus chez nous : je te le défends !

— Nous verrons ! dit Sélim qui écumait de rage. Permets-moi, à mon tour, de parler. Ce n’est pas moi, mais bien toi qui agis malhonnêtement. J’y vois clair à présent. Je t’ai demandé : « L’aimes-tu » ? tu m’as répondu : « Non » ! Je voulais m’éloigner quand il en était temps encore ; tu m’en as détourné. Qui donc est coupable ici ? Tu as déclaré que tu ne l’aimais pas ; par amour-propre, par orgueil tu as rougi d’avouer ton amour ; tu as aimé en secret, moi je l’ai fait à la face du ciel. Tu as empoisonné sa vie ; je voulais, moi, la rendre heureuse. Qui est coupable ? Je me serais retiré, je le jure, je me serais retiré ! Mais à présent il est trop tard. Elle m’aime maintenant, et toi, écoute ce que je vais te dire : vous pouvez m’interdire l’entrée de votre maison, vous pouvez saisir mes lettres, mais