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de Hania, sur un petit banc ; celle-ci était pâle comme une morte ; ses yeux étaient fermés, et sa tête reposait sur l’épaule de Sélim ; il l’entourait d’un bras et la serrait avec amour et transport.

— Je t’aime, Hania ! Je t’aime, je t’aime ! chuchotait-il avec passion, en cherchant ses lèvres.

Hania se renversa en arrière, comme pour échapper au baiser ; mais leurs lèvres s’unirent… longtemps. Ah ! comme ce fut long ! Il me sembla que cela durât un siècle ! Ce baiser, pour moi, exprimait tout ce qu’ils avaient à se dire. Une certaine pudeur retenait leurs paroles ; leur hardiesse allait jusqu’au baiser, mais les mots leur manquaient. Alentour régnait un effrayant silence et jusqu’à moi parvenait seulement le souffle passionné, haletant, de Hania et de Sélim.

J’accrochai mes mains au treillage de bois, qui faillit remuer sous mon mouvement