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— Je le sais déjà, répondis-je d’un ton brusque. Où est Sélim ?

— Dans le jardin, je crois, avec Hania ; je vais aller le chercher.

Nous allâmes au jardin. Kaz courait devant, tandis que je le suivais plus lentement. Je n’avais pas fait encore quinze pas que je revis Kaz au bout de l’allée. Grand polisson et très gamin, il se mit à me faire de loin une figure extraordinaire ; il était rouge comme une écrevisse et pouvait avec peine contenir son envie de rire. Il se rapprocha de moi, et murmura :

— Henri ! Ha ! ha ! ha ! chut !

— Qu’y a-t-il ? demandai-je mécontent.

— Chut !… Ha ! ha ! ha !… Sélim est à genoux devant Hania dans le kiosque de houblon. C’est vrai, je t’assure !

Je lui enfonçai mes ongles dans l’épaule.

— Tais-toi ! Reste là ! Et pas un mot à qui que ce soit, comprends-tu ? Reste là, et