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mentais donc, par la conscience avec laquelle je remplissais mes fonctions de protecteur et par ma façon majestueuse d’accomplir mes devoirs. Que désirait-elle ? Manger quelque chose, ou boire ? Hania se taisait, et seulement par instants me répondait :

— Rien du tout, si vous le voulez bien, seigneur.

Ce « si vous le voulez bien, seigneur » m’enorgueillit d’autant plus que Hania n’était pas ordinairement si cérémonieuse avec moi, et m’appelait simplement « jeune maître ». Mais le rôle que je jouais depuis la veille et la nouvelle situation que j’imposais à Hania, la rendaient moins hardie et plus humble.

Aussitôt le repas terminé, je la pris à part et lui dis :

— Hania, souviens-toi qu’à partir de ce moment, tu es ma sœur. Ne me dis donc plus jamais : « si vous le voulez bien ».