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peut-être cela valait-il mieux ; cela mettrait fin, tout au moins, aux maudits doutes et aux attentes. Le chagrin soulevait cette fois la visière de son casque et se montrait à moi le visage découvert ; je le connaissais et devais engager la lutte avec lui. Chose étrange, cette pensée me fit une sorte de plaisir. Il n’y avait pourtant en moi aucune certitude complète, et je résolus de questionner en détail Éva, autant que cela me serait possible.

J’arrivai à la maison au moment du repas ; je saluai profondément Sélim et m’assis sans dire un mot à la table. Mon père me regarda et demanda :

— Qu’as-tu donc ? Es-tu indisposé ?

— Non. Je vais bien, seulement je suis fatigué. Je me suis levé à trois heures.

— Pourquoi ?

— J’ai été avec Vakh chasser les loups. J’en ai blessé un. Je suis revenu ensuite me coucher.