froide, glaciale. Il me sembla qu’elle m’emportait en son empire, et je la saluai sans trembler.
« C’est fini ! » pensai-je.
Et un énorme poids tomba de dessus ma poitrine.
Pourtant rien n’était fini. Combien de temps passai-je ainsi au fond du canot, je ne puis le dire. Sous la voûte céleste, de légers nuages duveteux glissaient par moments devant mes yeux, et j’entendais le cri plaintif des mouettes et des grues. Le soleil était à son zénith et versait des torrents de feu. Le vent s’était tout à fait apaisé, les roseaux ne bruissaient plus et restaient immobiles. Je sortais comme d’un profond sommeil. Je regardai autour de moi ; le canot de Sélim et de Hania avait disparu. La paix et la joie, épandues sur toute la nature, formaient un contraste étonnant avec la situation de mon âme ; autour de moi, tout souriait, tout se reposait.