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qua pas, mais Hania s’en aperçut : elle baissa exprès la voix et regarda coquettement son interlocuteur, qui en était tout joyeux.

« Attends, Hania, pensai-je en moi-même, tu fais cela par méchanceté ; je vais te rendre la pareille. »

Et je me tournai vers Lola.

J’ai oublié de dire que celle-ci avait un faible pour moi et le montrait peut-être trop. Je me mis donc à faire le galant avec elle, lui débitant des compliments, riant, bien que j’eusse plutôt envie de pleurer ; mais Lola, toute rougissante, me regardait de ses yeux bleu foncé et commençait à devenir romantique.

Oh ! si elle avait su combien je la détestais alors ! Mais j’avais tellement pris mon rôle à cœur, que je le poussai jusqu’à la lâcheté ! Quand Lola, au cours de notre entretien, fit une remarque mordante au sujet de Sélim et de Hania, bien que tremblant de colère,