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seuls, mon père et moi, je lui demandai pourquoi il avait ordonné à Hania de venir.

— Je veux que les voisins s’accoutument à voir en elle un membre de notre famille. Hania représente jusqu’à un certain point ta mère. Tu comprends ?

Non seulement je compris, mais j’aurais bien embrassé mon bon père.

Nous devions partir à cinq heures. Tandis que Hania et madame d’Ives s’habillaient, j’ordonnai de faire avancer un léger char à bancs à deux places, car je comptais y aller à cheval. Jusqu’à Oustchistsy, il y avait un mille et demi, et par un beau temps cela constituait une promenade très agréable. Quand Hania sortit, habillée il est vrai d’une robe noire, mais d’un certain goût et même élégante (c’était le désir de mon père), je ne pus détacher mes yeux d’elle. Elle semblait si jolie, que je sentis aussitôt mon cœur s’attendrir, et mon obstination et ma froideur de commande s’envoler bien loin. Mais ma