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tendit pas, embrassa la jeune fille sur le front et lui demanda :

— Qu’est-ce que tu désires, ma chérie ?

— J’ai une demande à vous faire.

— Laquelle ?

— Puis-je ne pas aller à Oustchitsy ?

— Pourquoi ?… Te sens-tu malade ?

« Si Hania dit qu’elle est malade, me dis-je, tout est perdu, d’autant plus que mon père est très bien disposé aujourd’hui. »

Mais Hania ne mentait jamais, même pour les choses les plus innocentes, et, au lieu d’invoquer un simple mal de tête, elle répondit :

— Non, je me porte bien, mais je ne veux pas y aller.

— Allons, il faut y aller, c’est nécessaire.

Hania fit la révérence, et sortit sans rien ajouter. Quant à moi, j’étais profondément ravi, et si ce m’eût été possible, avec quel plaisir j’eusse fait un pied de nez à Hania !

Une minute après, quand nous restâmes