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— Ah ! Henri ! comme ton Hania est belle et douce ! Que Josia s’en aille au diable !

Cette exclamation me glaça, comme un coup de vent d’hiver. Je ne répondis pas ; mais je détachai sa main de mon cou, la rejetai froidement et continuai ma route. Je vis que Sélim était fâché ; il se tut pourtant ; mais, au bout d’une minute, il se tourna vers moi.

— Tu m’en veux ? me demanda-t-il.

— Tu es un enfant.

— Et toi, peut-être, un jaloux.

Je retins mon cheval.

— Bonne nuit, Sélim !

Il était visible qu’il n’avait aucun désir de me quitter, et machinalement il me tendit la main. Il voulait me dire quelque chose mais je fis faire volte face à mon cheval, et galopai vers la maison.

— Au revoir ! me cria Sélim.

J’arrêtai mon cheval et le mis au pas. La nuit était superbe, paisible, chaude ; les prés