Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.

allâmes ensuite au jardin. Sélim, comme un écolier, riait, et faisait l’espiègle. Enfin il dit :

— Comme nous voilà joyeux tous les trois à présent !

— Il faudrait savoir, répondit Hania, quel est le plus joyeux ?

— Vous devez alors me donner le premier prix, répondis-je.

— Et pourquoi pas à moi ? Je suis gaie de ma nature.

— Ce n’est pas le cas d’Henri, ajouta Sélim. Sa nature le rend sérieux et un peu mélancolique. S’il eût vécu au moyen âge, il eût été chevalier errant ou troubadour… Ah ! comme il est dommage qu’il ne sache pas chanter ! Mais nous, mademoiselle Hania et moi, nous sommes deux graines identiques du même quartier de pavot, qui, après avoir longtemps cherché, se sont rencontrées enfin.

— Je ne suis pas de ton avis, lui dis-je. La meilleure alliance est celle de deux carac-