Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pistolets, avec lesquels il s’était récemment battu en duel avec le seigneur Von Tzoll. Je reçus encore un superbe cheval de race orientale, ainsi qu’un ancien sabre de mon trisaïeul, avec une poignée ornée de pierres précieuses, une large lame damasquinée, sur laquelle était l’image de la Mère de Dieu et l’inscription : Jésus-Maria. Ce sabre constituait une de nos plus précieuses reliques de famille et était l’objet de mes désirs, ainsi que de ceux de Kaz, car il coupait un morceau de fer comme du bois. Mon père, en me le donnant, le tira du fourreau et le fit briller et siffler en l’air ; il traça ensuite une croix au-dessus de ma tête, embrassa l’image de la Mère de Dieu et dit :

— Qu’il soit en bonnes mains ! Je ne l’ai pas déshonoré, fais de même !

Nous nous embrassâmes, et Kaz saisit alors le sabre, et avec l’ardeur d’un garçon de quinze ans, se mit à frapper des coups à rendre jaloux le plus expert maître d’armes.