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qu’il ne convenait) et — ô doux effroi ! — m’inclinant, je les embrassai, avec une ardeur peu convenable pour un tuteur vis-à-vis de sa pupille. Nous fûmes alors tout honteux ; — elle rougit jusqu’au cou, et moi de même ; enfin, nous restâmes silencieux, ne sachant comment entamer cette conversation qui devait être franche et sincère.

Ensuite Hania me regarda ; je la regardai aussi ; et la rougeur nous monta de nouveau au visage. Nous étions assis l’un à côté de l’autre comme deux mannequins ; il me semblait entendre le battement fou de mon propre cœur. Par instants, je sentais comme si une main me prenait au collet et tâchait de me jeter aux genoux de Hania, mais une autre me retenait par les cheveux et ne me laissait pas bouger. Hania se leva soudain et murmura d’une voix inquiète et précipitée :

— Il faut que je parte ; je dois aller tra-