Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/81

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Sa chienne le suivait, léchant sa main pendante,
Intelligente bête aux poils longs & soyeux,
Qui, dès qu’elle nous vit, fit, de sa voix stridente,
Entendre un cri joyeux.

Il fut plus captivant que de coutume encore.
Répéter ce qu’il dit, il n’importe aujourd’hui,
Sa parole vibrait attrayante & sonore :
Il parle si bien, lui !

Nous causâmes longtemps sur cette galerie
Avant d’aller errer dans le petit jardin,
Quand il vit à l’écart une rose fleurie
Et le cueillit soudain :

« — En octobre, dit-il, une rose encor belle !
« La voulez-vous ? tenez, c’est la seule à coup sûr. »
« — Voyez là-bas, lui dis-je, une branche rebelle
« S’abrite au pied du mur. »

Il courut la couper, une autre dans l’allée,
Comme il me revenait, lui barra le chemin ;
Chaque tige semblait fière d’être appelée
À périr par sa main.