Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Il rit, il a bien peur, il hésite, il chancelle.
La bûche au ventre rouge, à la vive étincelle,
Des rideaux pourpre chaque pli ;
L’aïeule a des éclairs sous sa paupière obscure,
Les parents font silence & le poupon murmure
On ne sait quoi de très-joli.

Le petit tremble, il rit, soudain il se décide,
Et le voici qui vient confiant & timide,
Tout craintif & tout enhardi.
Il s’avance d’abord lentement, puis plus vite,
Dans les bras de sa sœur il court, se précipite
Et tombe enfin comme étourdi.

Un baiser le rassure, il retourne la tête
Et vingt fois il parcourt la route déjà faite
Avec de petits cris joyeux.
Et le père rêveur & la mère pensive
Sentaient tous deux alors une larme furtive
Monter de leur cœur à leurs yeux.