Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SOLITUDE.


Vous qui me plaignez, ne me plaignez plus,
Vous qui m’enviez, n’ayez pas d’envie,
Mon destin est tel que je le voulus,
Et Dieu fit sans moi mon cœur & ma vie.

J’ai su découvrir la sérénité
Dans le triste fond des plus tristes choses,
Et me rapprocher de la vérité
Assez près pour voir l’effet & les causes.

Maintenant je vais, le front haut & fier,
Les deux bras croisés sur mon cœur qui saigne,
Sans plus redouter aujourd’hui qu’hier
Les fatals secrets que la vie enseigne.