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II.

Je suis comme la biche indécise & tremblante
Devant le taillis vert au gazon savoureux ;
Un désir insensé prend mon cœur douloureux
D’échapper à tout prix à ma vie accablante.

Sous le lourd poids du sort je me sens chancelante ;
Mes rêves, succombant comme de vaillants preux,
Gisent là, devant moi, couchés en rangs nombreux,
Et l’espérance fuit, à revenir si lente !

Oh ! je veux m’en aller à la gloire, là-bas !…
Mais pour l’atteindre, il faut aussi franchir la route
Où tous les préjugés font le guet l’arme au bras.

Je les sais sans pitié, j’ai peur, je les redoute,
Le trouble où je me vois accroît encore mon doute,
Le danger est certain… Si je n’arrivais pas !…