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L’IMAGE.


Si je veux abuser mon cœur
D’une autre image que la sienne,
Peu à peu, tristement moqueur,
Il retrace l’image ancienne.

C’est un pêle-mêle inouï,
Où tous les traits viennent se fondre,
Et le fantôme évanoui
Ressuscite pour me répondre.

Je vois ses yeux bruns d’autrefois,
Ses cheveux blonds, son cher sourire,
Je frémis encore à sa voix
Comme au vent frémit une lyre.