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LES STOÏQUES.


Je ne monterai pas sur les bûchers dressés,
Je ne prendrai point place aux bancs de la galère,
Je n’irai pas dormir aux cachots surbaissés.

Et non plus dans l’ardeur d’une noble colère,
Comme un lion qui brise une chaîne d’airain,
Ivre de la sublime ivresse populaire,

Et pour la gloire au front impassible & serein
Donnant le plus pur sang de mes veines fiévreuses,
Je n’aurai les combats de la Meuse & du Rhin.

La palme & le laurier des victoires heureuses
Ainsi que du bois mort cassent entre nos mains :
La nuit est descendue aux plaines ténébreuses.

Avec les Réformés sont les Républicains,
Apôtres ou héros, conscience ou patrie,
La foule ne leur rend que des hommages vains.

La source jaillissante en nos cœurs est tarie.
Le reflux a quitté la grève en murmurant :
Le ciel morne n’a plus d’étoile qui sourie.