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nous avions mis de côté chez lui un gros lot d’objets, laques, bronzes et le netské de sa ceinture. Un chargement pour quinze mille francs. Une légère différence nous divisait, je lui proposai de l’employer à un festin dans son habitation, avec des danseuses, chanteuses et musiciennes, ce qui fut accepté immédiatement, car le japonais, en général, aime à se divertir, et Nambaya, en particulier, avait la réputation d’un joyeux compère.

Le soir donc, dans un joli petit kiosque, derrière sa maison, au milieu d’un jardin bijou, Nambaya avait réuni les plus célèbres danseuses et musiciennes d’Osaka et fait servir un dîner interminable. Accroupis sur les nattes comme les japonais et chacun entre deux danseuses, dans des costumes superbes, nous écoutions cette musique d’abord barbare mais à laquelle nos oreilles s’habituèrent assez promptement ; nous regardions s’aligner devant