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faire ; mais je comptais sans l’amabilité d’un de mes plus charmants clients, d’un de nos amateurs les plus fins, auquel je l’ai par la suite cédé avec grand plaisir.

Nous avions pris rendez-vous pour le lendemain avec le plus huppé des marchands de la ville, nommé Nambaya. Il avait en dépôt, pour les vendre, tous les bibelots d’un des grands feudataires dépossédés, auquel il avait fait de fortes avances. Nambaya était un beau japonais « rara avis » grand, bien fait, les extrémités fines et portant élégamment un costume recherché. À sa ceinture, une belle blague à tabac, au fermoir d’or ciselé, était suspendue par un cordonnet de soie qui, passant à travers une grosse boule de corail rose, venait se fixer au netské, gros bouton d’ivoire sculpté, représentant le dragon du japon enroulé et tenant dans ses griffes une perle fine de la grosseur d’une noisette. Après divers pourparlers,