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Des femmes sans époux, des vieillards sans compagne,
D’un pas que la douleur a rendu méfiant
Suivent, dépossédés, le cours de la Mortagne
Dont la plainte se mêle aux longs sanglots du vent.

Les pierres et les morts, les échos et les ombres,
Pèsent sur les chemins où furent des maisons.
Dans le soir, une sœur, comme une rose sombre,
Un chapelet en main regarde l’horizon.

Que voit-elle ? Une odeur de crime et de misère
Couvre d’un printemps noir un seuil mystérieux.
Ô cette porte ouverte et ce visage austère !
Toute cette piété qui prend sa source en Dieu !