Page:Sicard - Le Laurier Noir, 1917.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SUR LE PLATEAU DE MOYEN


Quelle ombre me retient et quelles voix m’appellent ?
L’ange de la douleur a déployé ses ailes
Sur ce champ de combat qui n’est plus qu’un tombeau.
Les enfants les plus grands du pays le plus beau
Sont couchés dans la nuit profonde de la terre.
Ils dorment. Que ce lit de ténèbre et de pierre
A sur son étendue de glaives et de croix !
Gloire éternelle à eux ! Miséricorde à moi, Seigneur !
Je suis vivant lorsqu’ils sont morts… Des âmes
Flottent dans un ciel bas ravagé par des flammes ;