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étendue, je retrouve la cathédrale muette et tout à coup monstrueuse. La ligne des flèches et la courbe des vitraux se sont évanouies. Il n’y a plus de statues saintes dans les niches ; il n’y a pour mes yeux que de hautes pierres drapées d’ombre dans le creux des murs immenses inondés de calme et d’hiver.

Alors je suis égaré, j’ai la volupté de m’imaginer à jamais perdu et je m’ensevelis mentalement contre l’église ancienne qui n’a plus de cloches.

Maintenant, le déjeuner est terminé ; on se lève. Il y a la marche des pensionnaires vers leur chambre. L’aveugle s’appuie sur sa femme ; une dame vieille et timide qui n’a pas dit un mot pendant le repas, va demander un renseignement à l’infir-