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ner ces bouches qui ont l’air de ne savoir rien dire que les mots de cataracte, rétine, atrophie et je le pourrais en agrandissant le bandeau qui couvre ces figures à moitié.

Mais que puis-je contre cette misère attroupée qui interroge, fébrile, qui boit avidement ce qu’on lui apprend d’un régime à suivre, qui se jette sur un cas de guérison comme un fauve sur un morceau de chair ?

Pourtant il fait si bon oublier ! Ils ne m’écouteront pas si je leur dis « parlons d’autre chose » ou, s’ils m’écoutent, je sentirai toujours gronder en eux ce désir de revenir, tant ces gens ont besoin, aujourd’hui, de côtoyer la souffrance en croyant ainsi plus vite l’éviter.

Non, décidément ils ne veulent pas