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C’était fini de ma vision.

J’ai repris le chemin de la Clinique, presque égaré dans l’ombre venue. Les lampes électriques noyaient dans leur reflet la silhouette des arbres qui semblaient de grands spectres légers et fous. À tâtons je me suis avancé parmi ces lueurs clignotantes, devenant plus nombreuses vers la ville penchée. Les trottoirs, sous ces faux jours, m’apparaissaient comme des flaques d’eau et ma canne tâtait les vides en avançant.

Ô ces promenades du soir, inquiétantes, dans ces lumières diaphanes qui sont, qui ne sont plus, qui sont encore ! Toutes ces intermittences de clartés et de ténèbres me font vaciller et je cherche pour m’y engouffrer une petite rue déserte et étroite