Page:Sicard - La Mort des Yeux, 1907.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

moment… Une femme passait que j’ai prise pour elle. Sa robe était blanche et son chapeau tanguait mollement sur ses cheveux lourds… Je me suis levé. C’était la même taille, le même dessin des formes ; je devinais l’iris bleu sous le battement rythmique des cils allongés. J’ai couru et j’ai appelé « Resey ! Resey ! » Et elle s’est retournée qui ne m’a pas reconnu et qui s’est enfuie au grand trot de ses petites bottines craquant sur le gravier.

Alors j’ai senti le souffle qui me manquait, que j’étouffais en moi, que je chavirais… Lorsque j’ai rouvert les yeux, après un instant d’abattement, je n’ai plus rien vu qu’une forme vague, indécise comme une esquisse, qui se fondait sur un lointain de couleurs mortes.